4ème étape . 6ème manche : Douarnenez - Piriac -Sur - Mer

Nicolas Bérenger et Erwan Tabarly (Koné Ascenseurs) gagnent à Piriac-Sur-Mer : 
Nicolas Lunven et Charles Caudrelier (Bostik) nouveaux leaders avant la dernière manche.

L'avant-dernière étape de ce 6ème Tour de Bretagne à la voile avait débuté au lever du jour jeudi matin, en baie de Douarnenez. Elle s'est terminée vendredi matin : il est 5 heures 55 quand le premier bateau franchit la ligne d'arrivée. Il s'agit de Koné Ascenseurs, mené par Nicolas Bérenger et Erwan Tabarly. Cinquièmes, Nicolas Lunven et Charles Caudrelier (Bostik) en profitent pour prendre la tête du classement général, puisque les Costarmoricain Vincent Biarnès et Tual Le Guillerm, précédents leaders, terminent à une lointaine 23ème place.

« Rien n'était acquis avant la fin ! Il s'est passé plein de choses sans arrêt ! » commente Gildas Morvan, au terme de cette longue étape disputée entre le Finistère et la Loire-Atlantique. Le skipper de Cercle Vert, associé à Bertrand Pacé, peut avoir le sourire en arrivant à Piriac-sur-mer. Pointés en 26ème position au passage du Raz de Sein, ils terminent seconds, à quelques encablures de Koné Ascenseurs, le bateau de Nicolas Bérenger et Erwan Tabarly, qui a dominé sur la plus grande part de l'étape.

« Nous sommes heureux d'avoir gagné la plus courte et la plus longue manches ! » se satisfait Nicolas Bérenger, déjà vainqueur d'une banane à Douarnenez. « Il y a eu deux moments décisifs pour nous. C'est en baie d'Audierne que nous avons pris une bonne avance. Le vent est tombé. Nous étions restés au centre de la baie et nous en sommes sortis les premiers avec 10 minutes d'avance, c'est-à-dire 1 mille devant les autres... C'est énorme ! Dans les 10 derniers milles, c'était la guerre avec les autres ! C'était tendu, nous avons cherché à contrôler un paquet de 4 ou 5 bateaux qui partaient de différents côtés. Nous avons perdu beaucoup de notre avance, à force de vouloir contrôler nos poursuivants. Nous ne faisions même plus attention au vent ! »

Bertrand de Broc, 11ème sur Les Mousquetaires , résume parfaitement cette 4ème des cinq étapes de la course. « Les difficultés ont été multiples. Il fallait donc être perspicace et audacieux tout le long du parcours »... Et être dans le bon paquet à Audierne ! « Les bateaux de devant son vraiment rapides alors, pour nous derrière, c'est difficile de les tenir en vitesse » observe le jeune Anglais James Bird (GFI Group) qui participe à sa première saison Figaro-Bénéteau. Et si on décroche, on se remonte le moral comme on peut comme en sourit Franck Le Gal (Lenze) « Le côté sympa qui nous a redonné le sourire, c'était d'écouter les discussions à la VHF entre les pêcheurs du Guilvinec ! ».

Dans la nuit, les voiliers s'engagent sous Belle-Île dans le sillage de Bérenger - Tabarly . Plus à la côte, le local de l'étape y croit. « Objectivement, à Belle-Île, on s'est demandé si on pouvait terminer 2ème ou 3ème » certifie Christian Bos (Belle-Île-en-mer). « On était au vent de la flotte à part Koné Ascenseurs. On passe tout près de l'île. La mer était plate, calme, cela glissait tranquille ! » Puis arrive le dernier run vers l'arrivée : « Dans la nuit noire, quand on se croisait entre nous, on prenait la lampe torche pour éclairer les voiles des autres bateaux afin de les identifier. On s'éblouissait ainsi les uns les autres ! » sourit Christian Bos car, dans ces nuits sans lune, tous les Figaro-Bénéteau sont... noirs, comme la coque de Koné Ascenseurs qui passe la marque de Basse Capella encore en tête.

Toutefois pour ses poursuivants , sur ces « dix dernières milles, les cartes ont été redistribuées » (Ronan Treussart - Groupe Céléos). C'est Gildas Morvan qui parle le mieux de ce final exhilarant, pour le tandem de Cercle Vert : « Sur le bord de près final, on s'est concentré pour bien lire le plan d'eau. On est parti sur la gauche et cela a payé ! Le vent a tourné du 40 au 15 (ndr : de l'est-nord-est au nord-est). On a bien joué cette bascule à gauche et on est passé en 4ème position. En arrivant sur la bouée de l'île Dumet, on vire sous Défi Mousquetaires et on fait une belle bataille tout droit et on passe encore deux bateaux ! » pour finir dans le tableau arrière des vainqueurs.

Autres bons joueurs sur ce final, Nicolas Troussel et Armel Le Cléac'h (Financo) :   « Le vent a pas mal oscillé sur la fin et on a joué les adonnantes et les refusantes. On revient ainsi en 3ème position » confirme Armel. Un bon coup qui leur permet de gagner encore des places au classement général : « On passe devant Côtes d'Armor au classement général et cela doit être serré pour la 3ème place. Alors demain ça va être sympa ! » Les hommes de Côtes d'Armor réalisent en effet la mauvaise opération du jour avec une dure 23ème place qui les relègue à la 6ème au général provisoire. « On prend une sale manche ! On a optionné, mais je ne pensais pas que l'on prendrait cher comme cela ! On va faire une belle régate samedi pour finir le Tour de Bretagne et si on peut finir dans les cinq, ce sera bien » commente Vincent Biarnès.

Les gagnants du jour sont donc Nicolas Lunven et Charles Caudrelier. Le skipper de Bostik peut être effectivement content de leur 5ème place à Piriac-Sur-Mer qui les hisse en tête du classement général : « Nous sommes très contents du résultat, vu que ça a été loin d'être simple ! De plus, nos concurrents directs sont tous derrière nous et que nous sommes premiers au classement général ! » Avec 32 points, ils devancent, à une manche de la fin, le discret tandem de Défi Mousquetaires. Thomas Rouxel et Erwan Israel sont à six points, deux points devant Christopher Pratt et Jérémie Beyou (Espoir Crédit Agricole). Erwan Israel peut donc être content, autant de leurs performances que des conditions idylliques sur le tour. « C'était une super étape. On a encore navigué au portant ce qui fait qu'on a navigué 90% du temps au portant sur le Tour de Bretagne. »

Un Tour de Bretagne qui va se terminer samedi à Lorient. Le départ de Piriac-sur-mer va être donné à partir de 9 heures. Les premiers sont attendus vers 17 heures sur la ligne d'arrivée. La remise des prix finale où seront consacrés les successeurs de Gildas Mahé et Thierry Chabagny, vainqueurs en 2005, aura lieu à partir de 19 heures sur la base des Défis à Lorient Kéroman.

Ch.Guigueno

Témoignages à l'arrivée :

ARMEL LE CLÉAC'H - FINANCO - 3ème : « On passe 9ème ou 10ème alors qu'il y avait encore 10 milles à faire dans l'axe du vent. C'était donc un long bord au près. Ceux qui étaient devant nous ont continué bâbord amure. On voulait aller à gauche car le courant y était favorable et le vent était déjà au maximum à droite. Le vent a pas mal oscillé sur la fin et on a joué les adonnantes et les refusantes. On revient ainsi en 3ème position ! »

THOMAS ROUXEL - DEFI MOUSQUETAIRES - 4ème : « Nous sommes un peu fatigués mais, plus en général, ça s'est très bien passé, parce que nous avons très bien navigué. Même si nous avons fait des petites erreurs de débutant, nous sommes satisfaits. Dans le dernier bord, nous avons perdu deux places : Financo nous a dépassé juste à la fin ! Dans la baie d'Audierne le vent est tombé et tout le monde s'est regroupé...ça a été un moment délicat ! La navigation était très agréable : nous en avons même profité pour bronzer ! »

ERWAN ISRAEL - DÉFI MOUSQUETAIRE - 4ème : « C'était une super étape. On a encore navigué au portant, ce qui fait qu'on a navigué 90% du temps au portant sur le Tour de Bretagne. À l'approche du Raz de Sein, c'était très tactique. »

CHARLES CAUDRELIER - BOSTIK - 5ème : « Il y a toujours eu des coups à faire, c'était stratégique et intéressant. Notre départ était moyen mais nous sommes sortis correctement de la baie d'Audierne. Ensuite nous sommes partis un peu au large avec Financo et Espoir Crédit Agricole. Le vent a refusé, il est passé plus au nord - nord-Est que prévu et nous avons perdu un peu. Nous avons toujours été placés dans les cinq premiers. »

CHRISTOPHER PRATT - ESPOIR CREDIT AGRICOLE - 7ème : « C'était une jolie journée en mer et nous avons peu dormi, pas plus de 10 minutes chacun... Nous ne sommes pas ultra satisfaits de notre résultat mais ça aurait pu être pire ! Nous avons choisi une route plutôt au large mais le plus gros de la flotte a fait une route directe et est passé devant. Heureusement, nous avons pu grappiller quelques places sur la fin. »

ARMEL TRIPON - GEDIMAT - 10ème : « Nous sommes très bien partis au passage de la première bouée mais, à partir du Raz de Sein, les choses se sont gâtées pour nous et, à ce moment, rien n'a marché pour nous. Nous avons eu un super départ mais, des fois, l'interprétation de la météo n'est pas correcte !!! On a sauvé les meubles sur Belle-Île et on a bien tricoté à la fin !»

BERTRAND DE BROC - LES MOUSQUETAIRES - 11ème : « Les difficultés de l'étape ont été multiples. Il fallait donc être perspicace et audacieux tout le long du parcours. A dix milles de l'arrivée, on était dixième mais, sur la fin, nous avons perdu des places et on finit 11ème. C'est une bascule de vent dans la dernière partie qui nous a fait perdre des positions... A ce moment nous étions mal positionnés mais nous sommes tout de même contents de notre journée de navigation.»

SÉBASTIEN AUDIGANE - LE COMPTOIR IMMOBILIER - 12ème : « Au départ, on passe la bouée de dégagement en tête puis, dans la baie de Douarnenez, on a tricoté et fini près de la falaise. On entre alors dans un bon groupe et on s'en sort pas si mal après le passage du Raz de Sein. On a alors lofé avec le groupe au vent. Cela marchait assez bien. Mais en baie d'Audierne, le vent a molli et... on a ramassé! »

PIERRE DOMBRE - CAP 56 - 15ème : « On veut faire la Transat AG2R l'an prochain alors il faut s'entraîner. C'était le but de notre participation. Le bilan reste assez positif. On fait une place correcte sur cette étape. On a pris une option moins payante dans le Raz de Sein. Ensuite on se décale à l'ouest un peu trop, mais on s'en sort pas trop mal à Belle-Île.»

FRANCK LE GAL - LENZE - 16ème : « On a fait un bon début de course et après on a eu un gros déficit de vitesse. Cela est passé par en dessous et au-dessus. Le côté sympa qui nous a redonné le sourire, c'était d'écouter les discussions à la VHF entre les pêcheurs du Guilvinec ! »

ROLF TOULORGE - BANDIT MANCHOT - 19ème : « On était entre Cercle Vert et Défi Mousquetaires mais on avait un problème de vitesse au bon plein. On découvre le bateau. On apprend après chaque course ! »

LOUIS DUC - DEGRÉMONT - SUEZ SOURCE DE TALENTS - 20ème : « C'est moins pire que d'habitude pour nous ! On a l'impression de faire une bonne manche et on fait 20ème alors cela donne envie de continuer ! »

JAMES BIRD - GFI GROUP - 21ème : « We think we had a good race. It is easy as the wind is light. The boats at the top are very fast so, behind, it is difficult to catch them. I enjoy this competition and I think that for this leg, what we do is good. On the boat, with Ryan Parkin, the manoeuvres are fast. But, this morning we are very tired ! »
« Nous pensons avoir fait une bonne course. C'était assez facile car le vent est léger. Mais les bateaux de devant son vraiment rapides alors, pour nous derrière, c'est difficile de les tenir en vitesse. Mais j'apprécie beaucoup cette course et je pense que nous avons fait une bonne étape. Même si ce matin, nous sommes fatigués. »

THIERRY DUPREY DU VORSENT - DOMAINE DU MONT D'ARBOIS - 22ème : « C'était très compliqué parce qu'on a tricoté mais à l'envers ! On s'est trompé aux Glénan : nous ne sommes pas partis du bon côté et cette erreur nous a coûté cher! Ce qui a été très positif est que nous avons réussi à faire avancer le bateau très rapidement. Au niveau du Raz de Sein nous avons navigué dans des conditions idylliques. C'est la première fois que nous naviguons sur le Tour de Bretagne et nous nous rendons compte qu'il y a vraiment du niveau »

VINCENT BIARNÈS - CÔTES D'ARMOR - 23ème : « On prend une sale manche ! On a optionné, mais je ne pensais pas que l'on prendrait cher comme cela ! À Audierne, il y a eu des zones de pétole. On s'est positionné très ouest et c'était  dangereux car les autres bateaux  pouvaient passer. D'ailleurs ils sont partis avec une risée. On a continué vers Belle-Île au large en attendant la bascule du vent qui est arrivée trop tard pour nous. On a croisé alors derrière le paquet. Cela a fait accordéon et les derniers ont touché moins de vent. »