Bostik mené par Nicolas Lunven et Charles Caudrelier gagne à Douarnenez
Mercredi : deux parcours « banane » à partir de 13 heures
Final étonnant en baie de Douarnenez pour cette troisième étape du Tour de Bretagne à la voile. Alors que Nicolas Troussel et Armel Le Cléac'h (Financo) avaient course gagnée à un demi mille de l'arrivée, ce sont Nicolas Lunven et Charles Caudrelier (Bostik) qui se sont imposés en franchissant la ligne d'arrivée à 9 heures 02 minutes et 08 secondes. Partis de Perros Guirec lundi soir à 19h30, les 31 duos ont rapidement rejoint Douarnenez, terme de la 3ème étape. En effet, les équipages ont avalé les 100 milles en 13 heures et 30 minutes, soit à la moyenne de 7,4 noeuds. La flotte a franchi le passage du Four à contre-courant avec un vent portant puis a fait cap au sud après la pointe de Bretagne. En baie de Douarnenez, les bateaux sont arrivés par groupes de trois à la pointe située à quelques encablures de la ligne d'arrivée mouillée devant l'entrée du port de Tréboul. Nicolas Troussel - Armel Le Cléac'h sont alors en tête devant Nicolas Lunven - Charles Caudrelier et Christopher Pratt - Jérémie Beyou (Espoir Crédit Agricole). Ce petit groupe se glisse doucement mais sûrement vers la victoire qui semble tendre ses lauriers aux hommes du bateau Financo. Mais... « C'était un peu la loterie à l'arrivée ! On avait 500 mètres d'avance sur Bostik » explique Armel Le Cléac'h en arrivant à Douarnenez. « Mais cela aurait pu être pire avec 15 bateaux qui nous passent ! » Effectivement, le ventilateur du petit matin tombe en panne. Bostik se rapproche doucement de Financo. Les deux Figaro-Bénéteau sont à quelques centimètres de se toucher... Nicolas Lunven tente de tenir le point d'écoute de génois et fait vis-à-vis avec Nicolas Troussel, dans la même position, à 3 mètres de lui, mais sur l'autre bateau. « Ce n'était pas facile ce final. On a eu un petit coup de réussite. Mais c'était un peu stressant » conclut le premier des deux Nicolas. À la barre, Charles Caudrelier et Armel Le Cléac'h ne se jettent pas un regard. Tout va se jouer dans les derniers mètres de course. Que se disent-ils dans ces conditions ? « Rien ! » sourit Charles... Pendant quelques minutes, le vent est toujours aux abonnés absents. Un bateau est tribord amure, l'autre bâbord. L'un envoie le spi, l'autre l'affale. Et derrière, cela revient. Armel Tripon et Dominic Vittet (Gedimat), Thomas Rouxel et Erwan Israel (Défi Mousquetaires) observent les leaders tout en regardant eux-aussi en arrière pour surveiller le retour du peloton. Mais c'est l'arrêt buffet pour tous. Il faut attendre quelques minutes avant qu'une risée ne daigne redonner de l'air dans les voiles des Figaro-Bénéteau. Nicolas Lunven et Charles Caudrelier qui sont parvenus à se décaler au vent de Nicolas Troussel et Armel Le Cléac'h repartent en premier... et coupent la ligne d'arrivée en vainqueurs. Les trois premiers équipages sauvent leur place sur le podium. « Nos trois bateaux devant n'avaient plus de vent. Alors c'est bien que l'on ne soit pas sorti du podium » temporise Jérémie Beyou. Beau joueur, le Chacal (Armel Le Cléac'h) digère rapidement la perte de la première place. « À la fin, on essayait d'aller au plus vite sur la ligne. Les trois premiers, même si l'ordre n'est pas le même, sont restés les trois premiers ! » « On manque juste de réussite à la fin mais eux-aussi (ndr : Bostik) ont bien navigué. Ils méritent autant que nous de gagner ! » positive tout autant Nicolas Troussel. Pour les poursuivants, l'ordre d'arrivée devient par contre assez aléatoire. Armel Tripon et Dominic Vittet qui luttaient sur Gedimat avec le Défi Mousquetaires de Thomas Rouxel et Erwan Israel perd sept places dans ces derniers mètres de course. « On s'arrache toute la nuit et tout est anéanti comme cela sur la ligne... » Il peut être déçu le marin nantais. Puis le vent revient enfin, emmenant le reste des concurrents en groupe vers le bateau comité. Comme à quelques minutes de l'arrivée, le vent est de nouveau régulier sur la ligne. Les derniers à la franchir sont Jean-Philippe Le Meitour et Arnaud Godart-Philippe sur Construction Dorso. La ligne d'arrivée est ainsi fermée, moins de 50 minutes après la victoire de Nicolas Lunven et Charles Caudrelier. Mercredi, les skippers participeront à deux régates dans la baie de Douarnenez. Le départ du premier «parcours banane » sera donné à partir de 13 heures. Une journée qui promet d'être importante pour le classement général comme le rappelle Le Chacal (Armel Le Cléac'h) : « On dispute deux bananes. Cela va vite ! Ce sont les mêmes points que si c'étaient deux grandes étapes ! » Ch.Guigueno Déclarations des navigateurs au ponton de Douarnenez Nicolas Lunven - 1er - Bostik : « Ce n'était pas facile ce final. On a eu un petit coup de réussite. Mais c'était un peu stressant. On est content. On a fait toute la régate en tête puis on s'est fait doubler par Financo à 15 minutes de l'arrivée et on les a redoublés à 50 mètres de la ligne ! » Charles Caudrelier - 1er - Bostik : « A partir de Portsall, on avait Financo juste derrière nous. Mais on s'est un peu déconcentré. Ils ont lofé. Ils ont réagi un peu plus vite que nous et ils sont passés. Mais on a mené pour une grande partie de la course et le sort final en a décidé autrement ! » Armel Le Cléac'h - 2ème - Financo : « C'était un peu la loterie à l'arrivée ! On avait 500 mètres d'avance sur Bostik. Mais cela aurait pu être pire avec 15 bateaux qui nous passent ! À la fin, on essayait d'aller au plus vite sur la ligne. Les trois premiers, même si l'ordre n'est pas le même, sont restés les trois premiers. On ne regarde pas le classement général pour l'instant. Toutes les manches comptent, on verra à la fin. Demain, on dispute deux bananes. Cela va vite ! Ce sont les mêmes points que si c'étaient deux grandes étapes. » Nicolas Troussel - 2ème - Financo : « C'est une belle manche pour nous ! On s'est bien éclaté à naviguer. On était en tête... On a fait une belle navigation. Le parcours était intéressant. On s'est bien amusé. On manque juste de réussite à la fin mais eux-aussi (ndr : Bostik) ont bien navigué. Ils méritent autant que nous de gagner ! » Jérémie Beyou - 3ème - Espoir Crédit Agricole : « Les trois bateaux devant n'avaient pas de vent. Alors c'est bien que l'on ne soit pas sorti du podium. » Christopher Pratt - 3ème - Espoir Crédit Agricole : « On se concentrait surtout pour ne pas finir 15ème. » Armel Tripon - 12ème - Gedimat : « On était quatrième... On part 20e ou 25e de Perros-Guirec. On navigue bien toute la nuit. À Porsall, on est huitième. À la sortie du Four, on est 4. Puis 5 à cause d'une algue. Et on arrive dans une grosse pétole sur la ligne, bord à bord avec Défi Mousquetaire. Puis tout le monde est arrivé...On s'arrache toute la nuit et tout est anéanti comme cela sur la ligne... » Yannig Livory - 22ème - Défi Transat 1 : « On n'a pas dormi sur cette étape. Le vent était très variable avec 15-16 nœuds maximum avec un petit trou d'air au passage du Four. Sinon c'étaient des supers conditions ! Des nuits comme cela au cours d'un mois de septembre, ce n'est que du bonheur ! »
En Bref L'équipage de Luisina demande un yacht lésé Lors du départ de Perros-Guirec lundi soir, le voilier Luisina d'Eric Drouglazet et Jean-Pierre Nicol a été heurté par un autre concurrent. La coque a été écrasée sur le côté bâbord au niveau de la poulie de renvoi de l'écoute de génois. Le sandwich est ouvert jusqu'au niveau de la peau intérieure, elle-même située à l'intérieur du ballast d'eau de mer. Les hommes de Luisina ont rejoint le port de Douarnenez ce matin à 8 heures au moteur et avec une heure d'avance sur le peloton en course dans cette troisième étape. Ils ont aussitôt porté réclamation et entrepris des réparations sur le bateau afin de reprendre la course dès mercredi après-midi pour les deux parcours banane. Jean-Pierre Nicol revient sur l'événement qui les a contraints à l'abandon sur cette troisième manche: « C'est le n°49, Défi Transat 2, qui nous est entré dedans. Il n'a pas fait exprès. Ce n'est pas un attentat ! Le paquet de bateaux était assez serré. Puis il y a eu le choc. On a affalé la grand-voile. Mais comme tout le tour s'est fait tribord amure, le trou était sous l'eau. Alors on a fait du moteur pour rentrer. » Eric Drouglazet ajoute : « Il y avait 18 nœuds, ils voulaient abattre. Ils n'ont pas choqué la grand-voile et boom ! » En début d'après-midi, le jury de la course a étudié la demande de réparation des deux skippers de Luisina. Victimes d'un refus de priorité qui a entraîné leur abandon, ils ont obtenu un « yacht lésé » et se voient attribuer, pour cette 3ème manche, une moyenne des points acquis sur leurs deux premières courses, soit 4 points. Six bateaux à pénaliser de 20% Lors du second départ de cette troisième étape, six bateaux ont volé le départ alors que la procédure avec été lancée sous pavillon Z. Ces six bateaux devraient se voir pénaliser par le jury de 6 points qui correspondent à 20% des 31 points pour 31 engagés. Ces six équipages sont : Les Mousquetaires (Bertrand de Broc et Joé Seeten), GFI Group (James Bird et Ryan Parkin), Koné Ascenseurs (Nicolas Bérenger et Erwan Tabarly), Le Comptoir Immobilier (Gildas Mahé et Sébastien Audigane), Cercle Vert (Gildas Morvan et Bertrand Pacé) et Degrémont - Suez « Source de Talents» (Jean-Charles Monnet et Louis Duc).
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