31 équipages quittent Saint-Malo samedi à 11h30
Samedi à 11h30 va être donné le départ de la sixième édition du Tour de Bretagne à la voile. Trente et un duos de navigateurs embarquent sur leurs monotypes Figaro-Bénéteau pour une course aux points en 5 manches vers Lorient via Saint Quay Portrieux, Perros Guirec, Douarnenez et Piriac-sur-mer. Cette course retrouve les habitués du circuit comme Gildas Morvan, Nicolas Troussel, ainsi que les futures stars du Vendée Globe que sont Le Cléac'h et Beyou, ou bien des jeunes qui découvrent et des amateurs avertis... Cinq éditions déjà pour cette course biannuelle autour de la Bretagne. Donc dix anciens vainqueurs au palmarès depuis le tandem Desjoyeaux & Hutchinson en 1997 jusqu'à Chabagny & Mahé en 2005. Et sur ces 10 hommes, la moitié est encore au départ. La palme revient d'ailleurs à Gildas Morvan. Le skipper de Cercle Vert l'a emporté deux fois consécutivement, en 2001 et 2003. Et comme en 2003 il revient avec son ami Bertrand Pacé. Pacé qui, avec Gildas Morvan, l'avait emporté au cours de sa première et unique participation à ce jour. Quant à Mahé, il revient défendre son titre, mais en faisant bateau séparé d'avec Thierry Chabagny (E.Leclerc - Bouygues Telecom), son associé victorieux il y a deux ans. Du côté de ces anciens vainqueurs, il y a aussi Charles Caudrelier. Le skipper de Bostik avait laissé la barre de son voilier depuis le Trophée BPE à Nicolas Lunven. Les deux hommes se retrouvent alors pour 8 jours de course en double face à un joli plateau de candidats à la succession de Mahé & Chabagny. « Il y a cette année plein de concurrence » confie Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier) avant d'énumérer quelques sérieux prétendants « comme les duos Morvan - Pacé, Bérenger - Tabarly (Koné Ascenseurs), Douguet - Chabagny... Il y a des clients ! Sans oublier Nicol - Drouglazet (Luisina). C'est une équipe de caractère qui peut très bien marcher ! Enfin, il y a encore Troussel - Le Cléac'h (Financo), Rouxel - Israel (Défi Mousquetaire)... Cela fait de bons duos et c'est donc difficile de faire un pronostique. » Aussi, l'expérience sera un sacré atout pour s'imposer à Lorient samedi 15 septembre prochain. Et des gens expérimentés, il y en aura aussi beaucoup au départ. Trois skippers ont en effet pris part aux cinq premières éditions. Il s'agit d'Eric Drouglazet, de Jérémie Beyou (Espoir Crédit Agricole) et de Nicolas Troussel : « Je les ai toutes faites, je n'en ai pas raté une ! C'est une régate où l'on prend beaucoup de plaisir autour des côtes bretonnes. » Une régate à laquelle il prend part avec son ami Armel Le Cléac'h tout en savourant à l'avance les bords à venir dans son jardin, en baie de Morlaix. Avec ces inconditionnels du Tour, pas moins d'une douzaine des 62 concurrents ont participé à plus de 3 éditions. Une raison à cela, donnée par Erwan Tabarly qui revient sur le circuit après la Cap Istanbul en double avant l'été : « Le Tour de Bretagne est une course sympa et ce serait dommage de ne pas y être. En plus, on passe par des endroits agréables et c'est intéressant tant en tactique qu'en navigation. »
La tactique, la navigation et la régate au couteau dans les eaux de la Région Bretagne c'est le triptyque qui attire aussi les autres concurrents et ceux qui y participent pour la première fois. Ils sont près de la moitié à découvrir la régate en double entre la Manche et l'Atlantique. Et souvent, c'est une bonne occasion de découvrir l'exigeant circuit Figaro-Bénéteau. « Pour ma première participation, c'était ma première course en Figaro-Bénéteau » se souvient d'ailleurs le Marseillais Christopher Pratt. « Cela m'a permis de découvrir ce type de bateau » ajoute Alexis Loison (Allmer - Inéo Suez) qui a passé le test Tour de Bretagne en 2005 avant de se lancer dans l'aventure à son propre compte. Ce sont deux bons exemples à suivre pour ceux qui pensent comme Louis Duc (Degrémont - Suez « Source de Talents ») : « être là pour découvrir le circuit avec pour objectif d'y revenir en solitaire »... Chacun avec sa motivation, ils seront donc 31 équipages à s'élancer de Saint Malo samedi matin, à 11h30 pour une première courte étape à destination de Saint Quay Portrieux. Le comité de course mouillera une ligne de départ au sud-ouest de la Cité d'Aleth. Dans un vent de nord-est de 10 nœuds maximum, les voiliers fileront plein ouest vers le Cap Fréhel avant de traverser la baie de Saint Brieuc à destination de l'arrivée, où les premiers sont attendus en fin d'après-midi. Dans ces conditions légères, Loïc Ponceau, le président du comité de course, va tenter de faire aussi bien qu'en 2005 pour valider une belle épreuve. « Le vent reste faible et incertain en raison de l'anticyclone positionné sur l'Irlande. Et cela va être la tendance de la semaine... Il y a deux ans, pas une seule fois nous n'avons pu effectuer un parcours complet. Parfois, il fallait partir au moteur. En d'autres occasion, il fallait réduire le parcours en raison des impératifs liés aux heures d'arrivées dans les ports. » En suivant les concurrents à bord de la vedette du comité de course, Loïc pourra alors imposer le moteur ou interrompre la régate à tout moment tout en validant un classement à chaque point de passage obligatoire désigné sur le parcours.
Quelques statistiques : - Nombre de skippers engagés : 61 hommes + 1 femme (Liz Wardley) - Nombre d'équipages entièrement bizuths : 9/31bateaux engagés - Nombre de navigateurs bizuths : 28/62 skippers - Nombre d'anciens vainqueurs au départ : 5 (Mahé, Chabagny, Caudrelier, Pacé, Morvan - double vainqueur) - Skippers ayant plus de 3 participations : 12/62 (Drouglazet, Beyou et Troussel ont pris part aux 5 éditions précédentes) Commentaires de skippers Christopher Pratt - Espoir Crédit Agricole : « Pour ma première participation, c'était ma première course en Figaro-Bénéteau. J'avais participé avec Dimitri Déruelle. Nous sommes Marseillais tous les deux ! Avec Jérémie cette année, nous ne savons pas encore comment nous allons nous organiser à bord. Mais ce sera différent entre les parcours banane et les longues manches. Un de nous s'occupera plus de la vitesse et prendra la barre pendant que l'autre se concentrera sur la stratégie, la navigation et les manœuvres. (...) Le tour de la Bretagne, je commence à le connaître un peu. Mais c'est surtout Jérémie (Beyou) qui est chez lui ici ! J'espère qu'il va me faire profiter de sa connaissance du coin. Enfin, cela ressemble quand même à ce que l'on fait sur le Tour de France à la Voile auquel j'ai participé 5 ou 6 fois et que j'ai gagné en 2005 sur le bateau de Toulon. » Erwan Tabarly - Koné Ascenseurs : « J'ai participé cette année à Cap Istanbul pour défendre notre titre remporté l'a passé. Mais comme je n'ai pas trouvé de sponsor par la suite, je n'ai pas participé à d'autres courses. Je n'aurai donc participé qu'aux courses en double. (...) Le Tour de Bretagne est une course sympa et ce serait dommage de ne pas y être. En plus, on passe par des endroits sympas et c'est intéressant tant en tactique qu'en navigation. (...) À bord du bateau, il y en a un qui s'occupera du bateau et l'autre de la tactique, sauf pour les longs bords et les étapes de nuit où l'on tournera. Mais c'est un peu comme en dériveur en double avec des postes délimités. Avec Nicolas Bérenger, nous avons navigué ensemble il y a deux ans et on a trouvé nos répartitions des rôles. On va donc essayer de fonctionner de la même façon. C'est important quand le tandem marche bien car il ne faut pas mettre deux étapes pour être dans le match ! »
Alexis Loison - Allmer - Inéo Suez : « Il y a deux ans, c'était pour moi un premier essai en Figaro-Bénéteau même si j'avais participé auparavant au National équipage. Après avoir suivi l'édition 2005, j'avais décidé de me lancer dans le circuit. Et mon ami Alexandre Toulorge m'a proposé de participer avec lui au Tour de Bretagne. On s'est bien amusé ! Cela m'a permis de découvrir ce type de bateau et la fin, il m'a dit : "Tu es tout à fait prêt pour faire du Figaro". Alors j'ai foncé ! (...) Il y a trente bateaux au départ, ce serait bien de terminer dans les 15, histoire d'avoir plus de bateaux derrière que devant. Mais mon objectif principal c'est d'être dans le coup sur les étapes et de faire un carton sur une d'entre elles. (...) Je suis Normand, alors je connais le tour de la Bretagne beaucoup moins que certains. Mais comme j'y ai participé il y a deux ans, je connais quelques pièges à éviter. »
Louis Duc - Degrémont - SUEZ « Source de talents » : « J'avais participé auparavant à un National Figaro avec Alexandre Toulorge et cette année, j'ai participé à deux courses en Class 40 dont les 1000 milles de la Brittany Ferries. Avec Les Sables - Les Açores - Les Sables sur le bateau de Jean-Pierre Amblar, j'ai terminé deux fois sur le podium ! (...) Mais ce sera ma première grande course en Figaro-Bénéteau. Et mon idée, c'est de pouvoir participer à la Transat AG2R en double l'an prochain, enfin si on a le budget. En tout cas, je suis là pour découvrir le circuit avec pour objectif d'y revenir en solitaire. »
Nicolas Troussel - Financo : « Je les ai toutes faites, je n'en ai pas raté une ! Le Tour de Bretagne est une course qui fait partie du calendrier de la Classe Figaro-Bénéteau. C'est une régate où l'on prend beaucoup de plaisir autour des côtes bretonnes. Et on n'a pas l'habitude de faire ce parcours en course si on ne participe pas au Tour de France à la voile (ndr : course en équipage en juillet sur des monotypes Mumm 30). En plus, avec Armel Le Cléac'h, on va passer chez nous, en baie de Morlaix. C'est donc une super régate, avec beaucoup de niveau ! (...) J'avais participé à la première édition avec Jérémie Beyou. C'est bien que des gens du 60 pieds reviennent sur cette course (ndr : Armel Le Cléac'h et Jérémie Beyou préparent le prochain Vendée Globe sur de nouveaux monocoques de 18 mètres). C'est par contre dommage que des gens des circuits Melges 24 ou Mumm 30 n'en profitent pas pour venir goûter à la course au large en équipage réduit. Le double, c'est plus abordable que le solitaire. »
Thierry Duprey de Vorsent - Domaine du Mont d'Arbois : « Je découvre l'ensemble du circuit Figaro-Bénéteau cette année et je n'avais donc jamais participé au Tour de Bretagne. Avant il y avait toujours des courses de multicoques en fin de saison et je n'avais jamais eu cette occasion. (...) Cette année, j'ai donc participé au Trophée BPE, à Cap Istanbul, à la Solitaire et donc maintenant au Tour de Bretagne. Cela reste dans la continuité de mon programme comme je découvre le Figaro cette année. D'une course à l'autre, cela me permet de valider ce que j'ai découvert sur les courses précédentes. Cela permet de progresser d'une course à l'autre. (...) Sur le Tour de Bretagne, il y a un super niveau. C'est donc intéressant car on retrouve les meilleurs skippers de la Solitaire. Et en plus ils seront, pour certains, en binômes ! Ce ne sera pas facile !» Thierry Chabagny - E.Leclerc - Bouygues Telecom : « C'est ma troisième participation : j'ai fait 14, 7 et 1 ! Des multiples de 7. Alors, cette année, je ne sais pas trop quoi faire... J'ai gagné il y a deux ans avec Gildas Mahé, j'ai terminé 7e avec Corentin Douguet et donc ce serait bien de faire mieux. (...) Mais en 2003, Corentin n'avait jamais fait de solitaire en Figaro. Depuis, il a participé à deux Solitaire du Figaro (ndr : 3e cette année, Thierry a terminé 2e en 2006) et une Transat AG2R. Il est donc plus apte à faire fonctionner le support. Cette année, on a participé tous les deux à la Solitaire alors on est bien rodé. Cela va bien se passer ! (...) Au vu des longueurs des étapes, il faudra être rapide dans les prises de décisions. Car cela peut coûter cher ! j'espère que l'on va vite entrer dans le match. La recette magique d'il y a deux ans avec Gildas Mahé n'est pas facile à retrouver... » Gildas Mahé - Le Comptoir Immobilier : « Avec Sébastien Audigane, on va essayer de faire au mieux. Mais les conditions ne vont pas être évidentes. Cela va être mou... Alors on va essayer d'être régulier comme c'est une course où l'on n'efface pas les manches. Et pour gagner, il faudra être régulier... Mais aussi être très bien placé ! (...) Il y a cette année plein de concurrence comme les duos Morvan - Pacé, Bérenger - Tabarly, Douguet - Chabagny... Il y a des clients ! Sans oublier Drouglazet - Nicol. C'est une équipe de caractère qui peut très bien marcher ! Enfin, il y a encore Troussel - Le Cléac'h, Rouxel - Israel... Cela fait de bons duos et c'est donc difficile de faire un pronostique. »
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